L’art déco à Moissac

Moissac, reconnue pour sa majestueuse abbaye et son cloître classés à l’UNESCO, cache en son cœur une facette moins connue mais tout aussi fascinante : son architecture Art Déco. Cet univers architectural, marqué par les années 1930, est né d’un événement qui a bouleversé la ville.

Explorez l'Art Déco à Moissac : Un voyage dans le temps

Imaginez, la nuit du 3 au 4 mars 1930 : des pluies diluviennes gonflent les eaux du Tarn. Une digue cède, et en quelques instants, des vagues de 9 mètres déferlent, engloutissant les maisons en terre cuite et crue. Le bilan est dévastateur : 80 % de la ville sous les eaux, 120 morts, 600 maisons détruites. Moissac, capitale des fruits, est un champ de ruines.

Mais cette tragédie devient un élan de solidarité. La France entière jusqu’au Maroc, s’unissent pour reconstruire la ville, les aides affluent. Des architectes de Toulouse sont mobilisés, et apportent avec eux dans leurs bagages le style en vogue à cette époque : l'Art Déco.

Aujourd'hui, plusieurs quartiers de Moissac vibrent de cet héritage, avec une centaine de bâtiments magnifiquement rénovés dans ce style moderne et élégant. La promenade dans ces quartiers devient une immersion dans les formes, les lignes épurées, les matériaux innovants comme le métal et le béton armé, qui racontent une époque et un art de vivre.

Les quartiers emblématiques de l’Art Déco à Moissac

  • Le quartier Sainte Blanche, et ses immeubles témoignent d'un Art Déco lumineux et travaillé.
  • Le quartier du Maroc, un nom qui rend hommage aux donateurs d'outre-Méditerranée.
  • Les Quais du Canal, le long desquels l'architecture capture le dynamisme des années 30.

Même les noms de rues racontent l’histoire : Rue de l’Inondation, Rue des Donateurs, Rue de la Solidarité, rappelant l'ampleur de la catastrophe et l’élan de reconstruction.

L'itinéraire Art Déco à Moissac

À chaque étape, Moissac révèle un Art Déco vibrant et inspiré, où chaque détail - fenêtre arrondie, ferronnerie, matériaux modernes - témoignent de la reconstruction de cette ville tel un Phoenix renaissant de ses cendres.

Découvrir le parcours

 

Les points forts de l’itinéraire Art Déco :

Le faubourg Sainte Blanche

Là, des immeubles saisissants se dressent, alliant fer forgé et motifs géométriques. Le premier bâtiment brille de son blanc éclatant, décoré de ferronneries délicates. Le second présente des roses blanches stylisées, emblème d’un Art Déco plus floral et subtil.

Le Hall de Paris

Sur la Place des Récollets, un hall où les raisins de Moissac étaient autrefois célébrés. Construit grâce aux dons de la ville de Paris, ce bâtiment en briques locales, orné de colonnes et de larges baies vitrées, évoque à la fois la force et la modernité.
À l'origine, le Hall de Paris était un marché incontournable pour les producteurs de Chasselas. Aujourd'hui, il a été transformé en salle de spectacle. Le marché se tient aujourd’hui sous les halles couvertes juste à côté, petit édifice de la fin du 19e siècle, et se déploie sur la Place des Récollets tous les samedis et dimanches matin. Venez découvrir ce lieu emblématique et plongez dans l'histoire et la culture de Moissac.

12, rue de l’inondation

Ici, les bow-windows créent un relief vibrant et rythmé. Cette maison bourgeoise impose avec ses frontons arrondis et ses hublots inspirés des grands paquebots transatlantiques.
Le Silo de Moissac - Au Quai Charles de Gaulle, une structure imposante de 20 mètres de haut s’élève le long du Canal Des Deux Mers, témoin de l’essor du transport fluvial. Aujourd’hui, il est utilisé en tant que silo secondaire d’une coopérative agricole locale.

Le kiosque de l’Uvarium

Cette rotonde élégante, offre une vue imprenable sur le Tarn.
Le kiosque de l’Uvarium a été construit en 1933 par l’architecte Thilliet et décoré par Domergue Lagarde, artiste peintre. Le bâtiment conserve l’esprit Art Déco, avec sa forme arrondie, son ossature métallique, et ses fresques.
Le Moulin de Moissac était l’hôtel de luxe qui hébergeait les curistes, et l’Uvarium le lieu de dégustation du fameux Chasselas. De nos jours, seuls ces deux monuments témoignent de cette mode des cures uvales à Moissac, hélas vite essoufflée.

Le mot « Uvarium » est d’ailleurs lié aux termes « uva », « uvale », c’est à dire « raisin ».

Le monument aux Morts d’André Abbal

Au 1 Avenue de l’Uvarium, cette sculpture taillée dans la pierre sans croquis préalable est l’œuvre de celui qu’on nommait « l’apôtre de la taille directe ». Initialement érigée près de l’abbaye, elle occupe aujourd’hui un lieu calme au bord du Tarn, rappelant le courage de ceux tombés pendant la Première Guerre mondiale.